McIndia, le 146 s'exporte.

En général la journée commence assez tranquillement, les premières courses sur les pistes n'opposent bien souvent pas plus de participants que les doigts d'une main. On se met alors doucement en jambe et on a le temps de discuter un peu avec l'éventuel collègue ayant été envoyé sur la même piste que nous.
La journée débute encore plus tranquillement si on est envoyé en « Thrill Zone », partie un peu plus reculée du parc et où l'on ne voit que rarement les clients avant la fin de la première demi heure après l'ouverture.

Bref assez de suspens, finissons en ! Que fait-on exactement ?

Les pistes.

Comme nous vous l'avons dit dans l'article précédant, nous sommes prêts à ACCUEILLIR les « custommers ». Par accueillir nous entendons, leur crier les « rules ». Les « rules » sont les règles qui régissent les pistes. Elles sont quasiment identiques sur chaque piste à quelques détails près. Voici un exemple de rules tel que nous sommes amenés à les faire entendre aux customers parmi le grondement des moteurs des Karts.
« No bumping, no pushing, no agressive driving ! The first time, you will be given a warning, the second time we have to kick you off ! (on reprend son souffle) At the end of the race, drive very slowly into the pit and stay seated until we tell you to go ! »

Après ce petit exercice que l'on répète avant chaque course, il est temps d'ouvrir la porte de la file d'attente. Là il s'agit de vérifier que les clients aient bien leur « wristband » (bracelet qui donne accès à l'ensemble des attractions du parc) ou récupérer les tickets d'accession aux pistes. Il nous faut aussi vérifier que tous les pilotes aient bien la taille minimale requise afin de conduire. Si ce n'est pas le cas il y a deux solutions. La première c'est qu'il n'y en a pas et la personne (l'enfant dans la plupart des cas) ne peut pas conduire. La deuxième c'est que sur certaines pistes, il y a des « double cars » c'est à dire des voitures conduites par un adultes dans lesquelles un enfant peut s'assoir.

Une fois tout le monde dans les voitures, il s'agit de vérifier que ces messieurs-dames sont bien harnachés dans leur véhicule. La ceinture se passe par dessus la tête et il faut venir clipser l'extrémité à une partie fixe sur le Kart. Ca n'a pas l'air compliqué comme ça mais les gens s'énervent assez facilement tout seul sur leur harnet et s'excitent en tirant dessus sans trop réfléchir. Probablement le stress d'avant course.

Parfois, on a aussi des cas un peu plus embarrassant : la ceinture n'atteint pas le clip fixe. La ceinture, même si elle est ajustable, a une longueur limitée. Vous comprendrez donc que si la personne est (très/trop) bien portante, il est impossible d'enclencher la ceinture. C'est là que « l'extender » est nôtre sauveur. Il s'agit d'une extension d'une dizaine de centimètres qui permet de joindre les deux bouts de la ceinture. On s'amuse assez facilement à parier si telle ou telle personne en aura besoin d'un ou pas...

Le plus inquiétant c'est que l'on a parfois besoin d'extension sur la piste du Baby-bristol qui je vous le rappel est une piste pour les tout petits...

Une fois que tout le monde est bien attaché, vient le moment de lancer les voitures qui s'élancent à toute vitesse des stands.

Les courses durent environ 4 minutes. Sur certaines pistes, il existent des feu avec un timer, pas besoin de montre donc. Sur d'autre, c'est à nous de gérer le temps, pas besoin de montre non plus dans la mesure où la plupart du temps on fait ça « au feeling » (bien sur les clients ne le savent pas ...). C'est ça être le maître de la piste !

Le sifflet que tous les pit crew possèdent va enfin entrer en action. En effet, vous vous rappelez que lors des règles, nous avions prévenu « nos bumping, no pushing,.... ». Evidemment c'est plus facile à dire qu'à faire. Une fois dans la course, pas mal ne se font pas de cadeaux et n'hésitent pas à enfreindre nos règles. Il nous faut alors sévir. Si le contact est involontaire, on ne fait que prévenir en faisant signe aux pilotes de s'écarter un peu après avoir attirer leur attention à l'aide du sifflet. Si le bump est volontaire, nous donnons alors un avertissement (le warning). Si il y a récidive, nous n'hésitons pas à renvoyer l'énergumène dans les pit. Nous l'excluons de la course. La plupart du temps, les gens sont conscients de leur erreur mais quand ce n'est pas le cas, c'est l'occasion de ne rien comprendre à ce que dit un américain énervé et de lui répondre « I'm doing my job, if ou have something to say go and see my managers ». Bien souvent ils veulent récupérer leurs tickets. Bref, à part Gaetan qui s'est fait réellement insulté une fois, ça n'est jamais bien méchant. Dans ce cas là la parade c'est, comme nous l'a appris Alan lors du training (Cf les premiers articles), la phrase magique « thank you and have a enjoy your vacations in the Smokie Mountains of Tennessee ». Souvent la personne énervée ne sait pas quoi répondre : et hop situation gérée !

Pendant les courses, il y a souvent suite aux contacts, des voitures en travers de la piste qui ne peuvent pas repartir. C'est cela qui rend notre travaille physique. Dans ces cas là il faut courir à grandes enjambées en direction de l'accident en sautant les rails de sécurité disposés tout au long de la piste (la fameuse course à obstacles). Arrivé à proximité du véhicule, il faut le pousser pour le remettre dans le bon sens. Ca peut paraître facile mais en fait on se retrouve bien souvent dans un virage incliné à pousser une voiture double dont les deux passagers ont eu besoin d'un « extender » ! Les gouttes de sueur vous viennent assez rapidement si vous ajouter à cela le paramètre température (40 degré pour les beaux jours) et le caractère répétitif des accidents lors de certaines course. Vous comprendrez également qu'on ait au fur et à mesure de la journée la gâchette de plus en plus facile : si vous bumpez, vous sortez !

Les pistes sont les plus fatigantes physiquement que la « Thrill Zone » et les « Kiddy Rides » desquels vous aurez des nouvelles très prochainement.